NAMELESS ORCHESTRAL PROJECT - Darker Than Darkness (démo)

On est parfois trompé par les étiquettes. C'est vrai ça, vous n'avez jamais acheté un truc en pensant trouver votre bonheur – et puis à la caisse on vous en dit autre chose ? Ou alors vous commandez un truc sur le net et quand ça vous arrive dans la boite aux lettres, on est deg. Putaing ! Bon avec Darker Than Darkness de NAMELESS ORCHESTRAL PROJECT, je suis bien emmerdé. Je pensais me trouver face à un Black Metal expérimental – et c'est carrément autre chose. Comme j'ai des principes, je chronique quand même le skeud. Je ne suis pas un salopard. Mais je vais faire comme je peux, et je crois que Ben pourra me pardonner.

Voici donc la deuxième démo de N.O.P., après un Gott Is Tot sorti par Epiphora Productions, d'un groupe (autrefois duo, aujourd'hui, seul reste Ben) breton formé il y a peu : en 2004. On pensera tout d'abord je crois à ARCTURUS lors de l'écoute des premières secondes : mais Ben n'hésite pas à introduire des parties Technoïdes à sa musique et à explorer d'autres univers. La guitare est résolument metal la plupart du temps, alors que la basse a un groove jazzy, mais en fait, NAMELESS ORCHESTRAL PROJECT part rapidement dans tous les sens... Ca va être difficile à suivre, je vous le dis ! D'emblée donc, on se rend compte que cerner une démo comme ça, si personnelle, pas tellement chaotique mais plutôt tellement expérimental – Ben va où sa musique lui dit d'aller, va là où ses sentiments l'emmènent – est impossible. Du moins pour moi, car peut-être les chroniqueurs aux goûts plus variés (je suis ouvert d'esprit, j'écoute d'autres trucs, mais j'écoute quand même 90% de mon temps du metal extrême) s'en sortiront mieux que moi. Les habitués du jazz, de l'expérimental et toussa s'y retrouveront mieux que moi.

Darker Than Darkness n'est néanmoins pas très sombre à mon goût – mais elle l'est pour son auteur, preuve que l'on est pas atteint tous deux par le même niveau de noirceur. Toutefois, c'est une beauté glacée, une beauté noire : Ben arrive à me toucher. Il y a quelque chose de précieux et de franchement mélancolique dans sa musique, comme s'il sonnait l'arrivée de notre Fin – et je crois vraiment qu'Elle arrive, mais ceci est une autre histoire. N.O.P., me rappelle ce que savent faire les nord-américains dans ce style mélodique – et avec cette très bonne prod au passage – et je crois que Ben devrait aller jeter une oreille sur le POETE MAUDIT (interviewé dans La Voix des Ombres) dont je pense qu'il a pas mal de points communs. Vous voyez bien chers lecteurs que je suis vraiment bien emmerdé pour écrire quelque chose d'une démo qui va nécessiter bien des écoutes afin de pénétrer sa personnalité... Faut dire qu'en plus, plus le temps passe et plus elle se bonifie à l'écoute. Ben a du feeling, Ben a le sens de la composition, Ben utilise une production à la hauteur et en plus, Ben n'est pas un vulgaire branleur de manche sans inspiration – ça se sent. Il a de la technique, c'est sûr, mais il ne l'étale pas : il s'en sert à sa juste valeur.

Alors je ne vais pas aller beaucoup plus loin que ça. Darker Than Darkness est une grosse démo pleine de ressources. Ben touche sa bille. Ben part dans tous les sens tout en gardant un pied dans le metal, en allant se frotter du côté d'ARCTURUS – même si de loin. Je crois qu'il vous faut aller écouter son Myspace – et qui sait, expérimenter vous aussi en lui commandant sa démo ? Je lui sonne bonne continuation, car le potentiel est là et que Darker Than Darkness est un bon opus, quelque chose qui s'écoute, quelque chose qui se réfléchit, quelque chose d'intriguant et qu'il faut creuser...