ESUS - Démo Live_Korrigan (Luynes) - 17/01/09

Bon, je ne suis pas contre les démo-lives et les lives en général, mais faudra à l'avenir, chers ESUS, y réfléchir à deux fois à l'avenir. Déjà le Black Metal en live, c'est contradictoire : ce n'est pas un genre à la base destiné à la scène, mais au confidentiel, à l'intime, aux ténèbres – à l'underground donc. Les concerts privés, peut-être... Ce pourrait être envisagé. Enfin voilà, dans le Black, les prises lives, ce sont les sud-américains et les Japonais qui s'en régalent : c'est rare en Europe, et quand ça l'est, c'est maîtrisé. Si ESUS revendique une passion pour la scène et pour la production d'œuvres live, ok, mais faut que ce soit bien fait, car ici chers lecteurs futurs (?) auditeurs, la prestation d'ESUS du 17 janvier 2009 en ouverture des putrides Italiens de MEFITIC et des décriés BLESSED IN SIN vient directement de l'enregistrement fait à partir du son casque de l'ingé son du Korrigan de Luynes... Non pas que le son soit mauvais : tout est assez clair dans l'ensemble et le son est organique...

Mais : il manque la foule, qui donne normalement l'ambiance du concert. C'est normal, puisque l'enregistrement s'est fait à partir du casque... Ca enlève plein de charme vous dirais-je. Ensuite : le growleur et la batteuse surpassent les guitares et basse et noient quelque peu le poisson dans l'eau. La batterie, j'ai l'impression de l'avoir à côté de moi et le gueuleur... J'en ai plein le dos ! Bah oui, il ne s'arrête pas une seconde ou presque de beugler, avec une voix qui a plus à voir avec le Death que le Black et qui n'a rien d'intéressant – le gros point faible d'ESUS. Car derrière la marteleuse et le beugleur, les guitares semblent (je dis « semblent », vu la prééminence des autres) faire un travail d'ambiance lui réellement intéressant, distillant un Black Metal mâtiné de Punk/Thrash noirâtre et primitif (un style qu'ESUS revendique également) et qui n'a rien d'original. Ce n'est pas le but de toute façon... ESUS cherche à réveiller en vous le Black Metal mauvais et méchant et bileux qui sommeille en vous ! Barbare, simpliste, direct, crade, voilà ce qui semble définir ESUS, qui finit par rappeler de loin les premiers GORGOROTH et CARPATHIAN FOREST...

Donc résumons : un groupe qui aime les lives, ok. Un groupe qui aime le Black primitif, ok. Mais faut savoir donner à écouter tout ça mes enfants, sinon à quoi bon ? Les structures ne sont pas mise en valeur : il n'y a pas d'équilibre, batteur et beugleur passant devant tout le monde. L'ambiance, forcément, en prend un coup au passage, d'autant plus que la foule est absente de l'enregistrement ! Pourtant, elle était présente non ??? Eh oui, ce n'est pas si facile que ça d'enregistrer un live... Si c'est juste pour arriver dans la salle et brancher le truc sur la table de l'ingé son, ça n'en valait pas la peine, même pour une démo... Si c'est pour s'en satiafaire : autant ne rien faire ! C'est louable de la part d'ESUS, je comprend leur démarche, mais ce coup-ci, c'est un coup d'épée dans l'eau pour ESUS !