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LA VOIX DES OMBRES
9 mars 2013

Maxime TACCARDI - Nihiliste, tragique et éphémère...

Interview réalisée en Octobre 2012. Je n'ai plus d'excuses à donner ni de pardon à demander à Maxime TACCARDI, l'artiste interviewé... Mais peu après, ma vie a presque totalement basculé... J'essaie aujourd'hui de reprendre la main sur La Voix des Ombres et l'Anthologie...

Voici donc l'entretien que nous avons réalisé. Un échange-fleuve riche je le pense ! Comme Maxime, j'ai aussi une formation artistique, aussi j'ai essayé de rendre l'entretien le plus parlant possible et passionné, ouvert à la créativité aux ombres denses de cet artiste unique, de cet homme admirable et entier pour qui j'ai beaucoup de respect. Bonne lecture donc, et merci pour votre soutien.

Certaines illustrations sont encore manquantes !

** Maxime TACCARDI a rajouté en commentaires des vidéos.

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Salut Max ! On se connaît depuis quelques mois en fait, mais encore vaguement. En fait, tu m'avais contacté car je cherchais des illustrations pour mon anthologie du black metal. Mais Camion Blanc a refusé ce que tu proposais... J'étais bien dégoûté, et toi aussi ! Mais bon, les prochaines réimpressions... Bref ! Je ne suis pas le seul à en savoir peu sur toi, alors déballe-nous ton cv stp !

1 - Donc : es-tu autodidacte ou as-tu fais une école d'art ? Quel est ton parcours ?

Hell, tout d'abord, merci infiniment pour ton intérêt. Je me suis très tôt intéressé aux créations « artistiques », enfant, certaines reproductions dans les livres me fascinaient. J'ai donc toujours crayonné pour ainsi dire. J'ai fait un master en art à la fac puis j'ai passé le capes afin d'enseigner, ceci n'étant certainement pas mon but premier mais il est assez difficile de vivre de ses créations aussi il était nécessaire d'avoir un job. Je loue le plus clair de mon temps libre à la créativité aussi bien graphique qu'à travers le support vidéo.

J'ai toujours eu un attrait pour les mystères et la part sombre de l'humanité, mais j'y reviendrai.

2 - Quand et pourquoi t'es-tu mis au dessin ? Quel est ton chemin en la matière ?

 

 

And Death came in its Glory

 

Je pratique aussi la peinture et comme je l'ai dit précédemment, la vidéo. Mes artworks son très figuratifs mais je tente de leur donner une dimension spirituelle et énigmatique. En effet, chaque élément y a son explication. Parfois un simple détail oriente l'appréciation de la totalité d'une manière précise c'est pourquoi rien n'y est anecdotique. Un peu à l'image du symbolisme en quelque sorte.

3 - Es-tu perfectionniste ?

Perfectionniste ? Oui, dans le sens où je tends à donner le meilleur de moi même. En revanche, je n'ai nullement la prétention de qualifier mes artworks de « parfaits », loin de là, je cherche seulement à m'exprimer et faire passer certaines de mes pensées ou « visions », notamment à travers la métaphore.

4 - Quels sont tes illustrateurs préférés : dans le black metal ? En général ? Et tes peintres et dessinateurs préférés ? Collectionnes-tu les livres d'art ?

Mon peintre préféré est sans conteste Goya, ses peintures noires, et les séries de gravures des « Caprices » et des « désastres de la guerre » sont superbes. Le fait que sa surdité l'ai plongé peu à peu dans la folie a fait de ses dernières œuvres la quintessence de l'agonie.

« Le Chien », par exemple, est une œuvre ultime. Une ode au désespoir et à la souffrance. Englouti par des couleurs sombres et opaques, ce chien semble être la représentation d'une humanité à la dérive. Fardeau d'un dieu maladroit, qui n'a pu épargner sa progéniture de sa propension à s'autodétruire.

Ce tableau a clairement influencé ma pensée et ma vision de l'art, l'idée de représenter la vie telle qu'elle est atrocement faite.

D'autres artistes m'ont beaucoup marqué également, comme Bosch ou encore Le Caravage et son clair-obscur qui donne une toute autre dimension aux différents thèmes qu'il a pu aborder.

En ce qui concerne le metal extrème, les pochettes que j'aime le plus sont souvent des photographies.

Transylvanian Hunger de Darkthrone, Black millennium de Mütiilation, INRI de Sarcofago, Le premier Bathory, Now Diabolical de Satyricon etc... Bien sur je connais les grands noms de la scène qui ont tous un style excellent mais mes influences sont plus à ranger du côté de l'onirisme et de l'art ancien symbolique et religieux.

5 - Comment en es-tu venu à proposer tes services (ou te les a-t-on réclamé?) à des groupes de Black et Death Metal ?

Un jour, j'ai envoyé un email à Azgorh (Drowning the Light) lui présentant certains de mes travaux afin de voir si il serait intéressé par mes services et il a de suite été emballé. Il m'avait dans un premier temps demandé une version personnelle de Nosferatu. J'ai réalisé l'artwork complet (livret, cover et back cover pour l'album Catacombs of Blood) puis d'autres sorties. Depuis il fait régulièrement appel à moi pour des t-shirts, splits, albums et pour ses autres projets comme par exemple Eternum. Beaucoup ne sont pas encore sorti mais devraient voir le jour sous peu. Le bouche à oreille aidant, j'ai reçu par la suite un bon nombre de demandes pour différents projets. J'ai notamment bossé pour Hell Militia, nous avons d'ailleurs d'autres projets en tête, Torturer et moi. J'ai bossé pour Necrophagia, Atra, Faagrim, Dodkvlt, Drohtnung, Godless North, Agathocles, Aryos, Dodsferd, Fornicatus, Origin of Plague, Vampyric Blood, Tombs, Ordo Obsidium et pas mal d'autres dont certains sont encore en cours de réalisation.

6 - Fais-tu du black metal graphiquement parlant ?

 

 

Desolation II

 

Je ne dirais pas faire du black metal visuellement parlant, j'essaye plutôt de rendre compte d'une noirceur dénuée de toute humanité, ce qui serait le penchant de ce genre musical il est vrai. Je reviendrai plus en détail sur les différentes thématiques abordées dans mes artworks mais je peux dire, pour faire court, que chaque élément de cette vie terrestre dispose de sa part d'ombre, cette zone floue et inextricable que l'on cherche désespérément à éradiquer, que ce soit par le divertissement ou simplement par le refus d'admettre son existence.

7 - Pour qui rêverais-tu de dessiner ? Pour qui es-tu super content d'avoir dessiné ?

J'aurais vraiment voulu réaliser un artwork pour Mutiilation, le groupe de black ultime selon moi, tous les albums sont des chefs-d’œuvre. Je suis heureux d'avoir pu contribuer aux différents projets qui ont pu aboutir, j'aimerais néanmoins pouvoir bosser avec des groupes comme Antaeus, Aosoth, Deathspell Omega, Watain, Leviathan, Acherontas, Azaxul, Osculum Infame, Black funeral, Blut Aus Nord, Von, Diapsiquir, Horna, Lunar aurora, Nehëmah, Profanatica, The Arrival of Satan, Temple of Baal etc...

8 - Travailles-tu par passion, bénévolement, ou te fais-tu payer ? Vis-tu de ton art, ou travailles-tu dans un domaine où tu peux dessiner en permanence ?

Le fait de créer est une passion avant tout, je travaille aussi d'autres médiums mais j'y reviendrai plus tard. J'ai fait beaucoup d'artworks gratuitement, notamment pour des amis mais désormais, les groupes ou labels me propose des rémunérations ce qui est plutôt bien. Je suis prof d'art mais aussi de kickboxing, j’entraîne des jeunes dans le 95.

9 - Depuis quand écoutes-tu du metal extrême ? Quelles sont tes dix formations préférées ?

J'écoute du métal extrême depuis l'âge de treize ans quand j'ai découvert les premier Sepultura, Morbid visions et Schizophrenia., avant cela, je n'était pas vraiment passionné par la musique, c'était l'époque des Dance Machine et autres trucs du genre. Par la suite j'ai découvert des trucs plus intenses mais basicalement, j'aime tout ce qui se revendique de l'underground et qui prône la résistance, les groupes ou projets qui ont la rage. En black, mes formations favorites sont : Mutiilation, Drowning the Light, Moonblood, Mayhem, Judas Iscariot, Absurd, Hell Militia, Clandestine Blaze, Silencer, Xasthur, Antaeus, Bekhira, Profanatica, et pas mal d'autres comme tous les vieux Burzum, Darkthrone, Satyricon, Immortal, Inquisition etc... En dehors du black, l'album Brutality and Bloodshed for All de GG Allin and the Murder Junkies est un condensé de haine envers la société que je conseille fortement.

10 - Tu as beaucoup bossé pour Drowning the Light, l'Australien ! Quelles sont tes relations avec Azgorh et son black metal ? Comment les qualifies-tu ?

 

 

drowning the light

 

Avec le temps, je suis devenu très ami avec Azgorh, nous avons d'ailleurs prévu de nous rencontrer un de ces quatre, peut être lors de sa potentielle tournée aux USA l'an prochain, on verra bien. Il a beaucoup contribué à me faire connaître de la scène en partageant mon travail sur des forums ou encore via ses contacts dans le milieu. Nous avons un respect mutuel et avons encore d'autres projets pour le futur. Sa musique est extraordinaire et je recommande fortement des chefs-d'oeuvre comme Of Celtic Blood and Satanic pride ou encore The Blood of the Ancients et Oceans of Eternity, le dernier en date, signé Sur Darker than Black, label avec lequel je bosse sur pas mal de projets.

11 - La Mort, le sexe, la Religion, tout cela te hante et te tourmente, semble être ton inspiration. Au quotidien, tout cela te brasse en profondeur, ou bien cela n’apparaît que lorsque tu te mets sur ta table à dessin ? Par exemple, on les retrouve dans « As-tu seulement déjà contemplé les ténèbres ? » « Life Murder the Child in Me ? »

La mort est présente dans pratiquement toutes mes réalisations. Le décès brutal de mes parents y est sûrement pour beaucoup... Bien que tout le monde y passe, certaines morts sont plus lentes et douloureuses que d'autres.

L'amertume, la haine sont bien plus ancrées en moi que les souvenirs qui deviennent ternes avec le temps.

Tu as beau avoir des proches aimants, au final tu reste seul avec la mort, comme un ultime défi, « tout ça pour ça ? » Qui aurait envie de croire au salut éternel en jetant un œil sur ce que nous avons fait du monde ? L'amour et le respect de ses proches sont les seules vérités ici bas, le reste n'est que désolation.

L'art permet de ne pas sombrer dans la folie et l'abolition de soi, il est une catharsis, un catalyseur de nos tourments.

 

 

as-tu seulement

 

J'ai réalisé « As-tu seulement déjà contemplé les ténèbres ? » suite au décès de mon père, j'ai d'ailleurs écrit un poème pour l'illustrer :

 

Un deuil trop lourd à porter;

Un voile sombre et opaque en guise de prière avortée.

L’œil vif, inique, celui de l’accusateur;

Comme un venin acide, il a volé ton cœur.

Il te berce au sein d’un caveau putride;

Et joue avec tes sens comme cette immonde catin avec ta bite.

La mort rôde, branlante et décharnée;

Aussi grotesque que ce qui fut autrefois scellé.

Le deuil est tel une lame enfouie en plein cœur…

Rejeton de la haine, reflet de la douleur.

Des lambeaux de chair s’amoncellent en un curieux puzzle;

Énigme de mon âme, au final on demeure toujours seul.

...

Ma vie aurait dû être un empire,

Au lieu de ça, crasse, ténèbres et tristes soupirs.”

 

Il s'agit d'une sorte de réflexion sur le deuil...

L'enfance est également un sujet qui me tient à cœur. L'enfant, innocent et pur, est parfois trahi par le vie elle même qui en fait le réceptacle d'une existence avortée, aux larmes séchées par le feu ardent de la haine.

J'ai réalisé la toile intitulée « With Love » avec mon sang afin de renforcer cette thématique. La société a fait de nous des étoiles mortes dont le pâle reflet vogue à la dérive, nos images quotidiennes ne sont que déformations de déformations. Un cycle perpétuel de l'échec dans lequel nous avons perdu nos valeurs au profit d'objets factices devenus pièges de nos âmes.

Un piètre réconfort quand à une réalité bien aigre... Rien ne sera demain, pas plus qu'il ne l'a déjà été. L'art éructe donc ces pensées négatives qui deviennent en quelque sorte des instants de vie, le témoignage de nos pensées. Cela permet également de ne pas perdre pied et prendre du recul sur notre condition.

12 - Dessiner est une catharsis pour toi ? Cela te soulage-t-il quelque part ?

Voir question précédente.

13 - A lire les commentaires sur Facebook, j'ai l'impression que tout le monde passe au-dessus de ces sentiments puissants et douloureux que tu ressens et exprime sur papier, et qu'il ne font que s'extasier sur le résultat, le graphique... Qu'en penses-tu ?

 

 

Blessed be the Curse

 

C'est toujours gratifiant de recevoir une marque de sympathie à l'égard de son travail même si je ne me considère pas comme un artiste. Je tente seulement de m'exprimer, peut importe que ce soit mal interprété ou même ignoré car au final ils ne s'agit que d'instants de vie érigés à un moment précis et morts la seconde d'après. Chacun peut y voir sa propre vérité et même en étant l'instigateur de ces images, je laisse libre cours à l'interprétation. Les ténèbres me permettent d'y voir clair sur ce monde, je m'y sens apaisé car conscient.

14 - Le masculin et le féminin se mêlent beaucoup dans ton œuvre, qu'as-tu à nous dire à ce sujet ? L'humain et la bête, le sacré et le profane aussi (voir « Le Songe d’Ézéchiel »)

Les religions sont fascinantes, les textes qui en découlent sont souvent très beaux et emprunts d'une imagerie

parfois cruelle. J'aime en détourner les codes et symboles, mettre à nu les tabous qui y sont inhérents, au sens propre comme au figuré. Le sexe est en ce sens intéressant car il est ce qui rapproche le plus l'homme de l'animal, de sa bestialité pure, l'incarnation du pécher exempt de tout spiritisme et bien loin du mythe du sauvage de Rousseau.

L'érotisme dans mon travail est caduque et témoigne d'un accouplement de silhouettes mal faites et délabrées se mêlant en une danse obscène et dénuée de sens. Le but premier du coït, à savoir la reproduction est ici annihilé au profit du geste même, un va et vient abjecte et maladif au goût de sang amer.

Le sexe y est la représentation de la mort, un amas de matière dépourvu de toute sensibilité. Rien est beau ici bas, seules la décadence et la perversité y règnent, à l'image de la pourriture qui se cache derrière les beaux costumes de ce monde.

15 - Comment te mets-tu au travail ? Tu as l'angoisse de la feuille blanche, ou tu attaques direct avec des idées en tête ?

 

 

It Doesn't Matter

 

Avant même de commencer, j'ai déjà en tête ce que je vais réaliser, parfois même des années à l'avance. En effet, la majorité de mes idées proviennent de mes rêves, ils sont un cycle sans fin peuplé de monstres. Les rejetons du sommeil de la raison, pour paraphraser Goya.

Bien sur mes travaux n'en sont qu'une piètre représentation mais j'essaye d'y insuffler le degré de malaise que je peux ressentir dans mes rêves. Les images y sont familières car figuratives, on y reconnaît nos propres déambulations morbides.

Mes travaux sont aussi réalisés sous le coup de pulsions, il faut que ça sorte, tel l'excrément du « divin ».

Je passe en gros entre dix et vingt heures de travail sur un projet, tout dépend du format et de la manière dont je vais composer mon concept. Les peintures réalisées avec mon sang le sont en revanche plus rapidement du fait de la coagulation très rapide de cette substance. Je n'ai donc que peu de temps pour travailler le clair obscur mais cela donne un rendu plus spontané et meurtri.

Je me suis souvent entraîné à reproduire différentes choses comme les objets ou les corps ce qui m'a donné une vision correcte de l'espace et de la matière. Je peux donc créer en puisant dans mes pensées pour telle ou telle chose.

16 - Tu travailles d'après photo ?

Je travaille d'après photos quand je réalise des portraits, ou quand je détourne des choses existant déjà. Par exemple, « Under the Twin Moons » est le détournement de la photographie prise au Yémen par Samuel Aranda.

 

 

J'y ai aussi ajouté la figure de Anne-lyse Michelle, cette jeune allemande décédée dans les années 70 et que l'on disait possédée. Il s'agit d'une Pietà où les figures religieuses sont remplacées par des êtres malveillants, trompant les hommes à la manière du faux prophète. Qu'il se nomme l'antéchrist, Dajjâl ou encore Deccal suivant les langues, son but reste le même.

Autrement pour le reste, je puise dans mes pensées. C'est pour ça que l'on me dit souvent reconnaître mon style. Mes corps et visages se ressemblent de même que mes paysages (faits de sombres forêts et cieux).

17 - Tu as un style très particulier et unique : comment le décrirais-tu, tant physiquement qu'émotivement parlant ? Il y a un côté très déchiré ou découpé je trouve, qu'en penses-tu ?

J'aime représenter les corps comme un amas d'immondices formant une entité grotesque et branlante.

Les figures se donnent réplique en une cacophonie horrible et silencieuse. Les décors sont sombres ou inexistants, renforçant ainsi le confinement lié aux thématiques abordées. Il en est de même pour les peintures, les couleurs y sont criardes et plaintives, presque monochromes, annihilant de la sorte toute notion même de temporalité. La vie et la « non » vie y sont figées.

La lumière y est présente de manière à dévoiler les ténèbres. Tout est majoritairement noir et nauséeux, les possibles traces optimistes que l'on pourrait y déceler ne sont que des leurres, des projections de nos fantasmes égoïstes.

18 - Qu'utilises-tu techniquement ? Quel est ton support de prédilection ? Et tes outils de travail ? Quelles couleurs affectionnes-tu ?

J'aime autant la peinture que le crayon ou le support vidéo, tout est bon pour s'exprimer. La peinture est plus apte à rendre compte de la spontanéité tandis que le crayon permet un rendu du détail plus réaliste.

Bien qu'étant très imagées et métaphoriques, j'essaye d'incorporer une dimension sociale à mes réalisations. Cela s'exprime par la réalité grotesque des corps mais aussi par la misère qui en découle, sorte de projection malade d'une société vile et gangrenée.

La vie pour certains n'a rien de joyeux, elle s'achève dans le tourment et la solitude. Les moments d'accalmies et de bonheur sont hélas trop courts à l'échelle de l'humanité. Coucher ses angoisses sur papier ou toile est libérateur et permet d'appréhender cette fatalité de manière plus résignée.

Tous les supports sont bons pour créer mais le plus souvent, j'utilise du papier très épais (300g environ) ou alors des toiles. Le rendu diffère selon le grain du support aussi je préfère travailler sur une surface plus granuleuse de façon à donner plus de consistance aux ombrages. Comme tu as pu le constater, mes dessins sont souvent en noir et blanc ou rouges pour certains, j'utilise la couleur surtout pour mes peintures.

Le travail en noir et blanc altère toute perception temporelle et rend les ténèbres tangibles. Le rouge, quant à lui, renvoie forcément à l'idée du sang. En ce sens, les peintures réalisées avec mon sang le sont dans le but de donner plus d'impact à la thématique traitée. La violence graphique qui en découle est aussi présente dans le processus même de création (je me coupe le poignet et trempe le pinceau directement dans la plaie).

La violence revêt pur moi une dimension cathartique et libératrice, il est le symbole de la destruction mais aussi de la vie profanée, détruite et répandue telle le souvenir d'une vie passée... La violence, c'est aussi la joie de vivre dont le reflet n'est autre que la peur de mourir.

19 - Quel est le format de tes œuvres ? As-tu un format commun et standard ? Préfères-tu le travail en grand, ou sur feuille A4 ou A3 ? Supportes-tu la limite des bords ?

Je n'ai pas de format standard à proprement parlé, certains sont réalisés sur format A3 tandis que d'autres peuvent être beaucoup plus grands, c'est notamment le cas pour les peinture ou pour celui-ci qui mesure 2 mètres de haut sur 1m40 de large.

Ayant en tête la composition du travail, je ne me soucie guère des bords, de la limite imposée. À contrario, je vois cela comme les limites qu'on ne peut franchir, quelque soit le format, et qui représente la fin de quelque chose. Tout ce qui existe possède ses propres limites, la question est de savoir si il est possible de les franchir et si oui comment.

20 - Penses-tu être arrivé au bout de ce que tu peux techniquement faire avec un stylo, de l'encre, un crayon, ou peux-tu encore te parfaire ? Qu'as-tu envie d'explorer techniquement parlant ?

On peut toujours s'améliorer, en revanche la technique peut être secondaire, tout dépend de ce que l'on veut faire passer. Pour exemple, Picasso dessinait de manière ultra réaliste à ses débuts et a fini par rendre les silhouettes de ses personnages très éloignées de l'aspect humain, signe que la réalité est parfois au delà des apparences. Je tends, avec mes travaux, à créer des sujets surréalistes réalisés de manière réaliste. Par conséquent, je recherche un degré de mimesis proche de la réalité.

21 - Tu dessines aussi avec ton sang ! Qu'as-tu à nous dire à ce propos !?

Le sang est une matière première intarissable, il est la mort, la vie, la guerre, la haine, la révolte, la destruction, la perdition, la violence. Le sang attire le sang, pour reprendre les propos de Shakespeare.

Peindre avec son sang est une manière de mettre en œuvre une sincérité profonde, un témoignage sur sa propre existence... La violence en art atteint à une sorte de sublimation où la mort et l'anéantissement sont l'aboutissement d'un rêve ou d'un fantasme.

Pour paraphraser Nietzsche, vivre, c'est souffrir, survivre, c'est trouver une raison à la souffrance...

22 - Qui était Antonio Urdiales ?

Un ami à moi dirigeant une petite boîte de prod à LA voulait que je réalise une artwork hommage à cet artiste mort du sida il y a plus d'un an, il était musicien et aussi plasticien, deux compilations sont sorties avec pour pochettes les deux artworks que j'ai réalisés pour ce projet.

23 - Ta compagne est également très présente ! Tu lui rends beaucoup hommage. Comment la considères-tu, et la femme en général ?

Ma compagne, qui est américaine, est très présente car elle me suit et travaille également avec moi (en terme de vidéo).

Elle est également artiste et modèle et a été bassiste et chanteuse de metal de nombreuses années aux États-Unis. Nous travaillons ensemble à la réalisation d'un prochain moyen métrage que nous devrions mettre en oeuvre courant 2013.

Je lui rends beaucoup hommage, notamment par les portraits, le dernier en date que j'ai nommé « AsHEs » a été réalisé avec mon sang et est également l'illustration du court métrage du même nom que nous avons réalisé ensemble. Sans elle, ma vision du monde aurait sûrement eu raison du peu d'humanité qui gît au fond de moi.

La femme peut revêtir plusieurs visages dont les ambivalences sont intéressantes à travailler artistiquement.

Elle représente en premier lieu la maternité et donc la vie mais elle incarne aussi le désir avec tout ce qui peut en découler : fantasme, pulsion, apaisement et fascination.

Elle possède également une aura angélique et salvatrice qui parfois rassure.

24 - Réalises-tu les artwork de A à Z pour les groupes, ou seulement les covers ?

Ça dépend, parfois je réalise également le layout et d'autres fois je me contente de réaliser les covers. Dans tous les cas, j'ai le champ libre, on ne m'impose que rarement un concept, cela a du arriver peut être moins de dix fois.

25 - Quels sont les 4 dernières illustrations que tu as réalisé ?

Les 4 dernières illustrations que j'ai réalisées sont :

Last Prayer

Last Prayer,

Desolation

Desolation,

The Sun Doesn't Shine Anymore

The Sun Doesn't Dhine Anymore,

End Yourself

End Yourself.

26 - Dans ta galerie Facebook (30/08/09), tu dis qu'un écorché de toi, sanguin donc, avec un être bleu à genou est ton auto-portrait : que cela symbolise-t-il pour toi ? Finalement, tout ce que tu crées n'est-il pas un auto-portrait ?

Effectivement, tout ce que je crée pourrait être interprété comme un auto-portrait, étant des instants de vie érigés à un moment donné, ils sont forcément la représentation de ma propre psyché. L'artwork que tu mentionne mesure 2m de haut et représente la dualité qui existe en chacun de nous, un peu à la manière du ying et du yang mais aussi le pôle nord et sud qui peuvent parfois s'inverser. Ma pensée rejoint celle de William Blake pour son texte intitulé « Le mariage du ciel et de l'enfer », en effet, la lumière ne serait être sans sa part de ténèbres, il en va de même pour le principe de bien qui ne saurait exister sans son contraire. Nous vivons en perpétuelle dualité qui n'a de cesse de faire cohabiter bien et mal à défaut de les faire s’annihiler. Arriver à n'en faire qu'un reviendrait à les marier tous deux afin de créer une entité propre, dénuée de toute conception humaine, quelque chose au delà de ces simples considérations.

27 - Peux-tu nous dire quelques mots au sujet de la cover-tape de l'album d'Atra s'il-te-plaît ? J'apprécie beaucoup ce symbolisme et minimalisme morbides !

La pochette de la tape d'Atra intitulée « Death », comme son nom l'indique, illustre la mort qui vient chercher sa victime, on peut y voir la silhouette d'une femme décharnée et sans visage qui a perdu ses attributs sexuels afin de se mettre à nu devant la mort, une seconde nudité qui n'a que faire du désir lié à la vie terrestre. La mort est froide et cruelle, ses victimes n'ont pour elle aucune odeur, elle se ressemblent toutes, quelque soit leur âge ou leur degré de bonté respective.

28 - Choisis 5 de tes œuvres et présente-les nous s'il-te-plaît ! (elles accompagneront cette intie)

 

 

Betrayed

« Betrayed », est un auto-portrait, les croix représentent la religion mais plus généralement la vie. L'enfant qu'il porte est le symbole de l'innocence à jamais perdue, le meurtre de l'enfance par la vie elle même. L'homme fait face au ciel et semble lui murmurer : « Tu m'as trahi comme tu as trahi toute vie, je mets fin à mon existence de manière à te montrer que je ne t'appartiens pas... »

La plupart des gens ne comprennent pas vraiment la démarche de ce genre de travail, à savoir utiliser son propre sang pour illustrer un sentiment. Ils ne veulent tout simplement pas le comprendre, cela révèle en eux la part sombre qui se cache avec plus ou moins de facilité. Il ne s'agit pas juste d'une image, le sang nous transmet une certaine vérité individuelle, il écrit une page de notre histoire tout comme les guerres ont écrit leur pages dans le sang.

 

 

_al-Masīḥ

 

« Al-Masīḥ ad-Dajjāl » est la représentation de l'antéchrist comme il est décrit dans le Coran. Un jour, peut avant le jugement dernier, un faux messie apparaîtra aux hommes qui le prendront pour le vrai. Celui-ci prétendra qu’il est le Seigneur de l’Univers, que c’est lui qui donne la vie et la mort, que c’est lui qui contrôle tout. Son œil droit est borgne et semblable à un raisin flottant, et on peut lire sur son front le terme Kafir qui signifie mécréant, en d'autres termes, celui qui ne croît pas.

J'ai choisi de le représenter sous les traits de Mona Lisa car c'est une image que tout le monde connaît, peu importe nos origines ou cultures. Son apparence familière nous trompe quant à sa vrai nature. J'ai ajouté à l'illustration le globe terrestre surmonté d'un œil, celui là même de la connaissance, l’œil qui voit tout, présent également sur les billets de un dollar. L'illumination tant convoitée et attendue par certaines élites n'est qu'un leurre qui les conduira à la mort. Deux anges à la nudité obscène sonnent les trompettes du jugement dernier qui répandra chaos et tourments sur les restes de notre civilisation.

 

 

Those Years of Suffering

« Those years of Suffuring » est un hommage aux enfants qui ont péri à l'intérieur des camps, j'ai tenté d'y insuffler une vague de désespoir en utilisant mon sang pour la réalisation. Bien évidemment, je n'ai pas vécu ça mais je voulais juste en donner ma propre vision, mon ressenti.

 

Martyr1

« Martyr » est une fois encore réalisé avec mon sang, il est en quelque sorte l'allégorie de la croyance, seule alternative qui nous détourne de la non existence. J'ai écrit se poème pour l'illustrer.

 

Esquissée du néant, une beauté sublime et suffocante s’en élève et fait chanceler nos âmes.

La douceur amère que me procure la vision d’un monde décharné

n’est due qu’à l’extatique et éphémère euphorie d’une vie passée.

Les flammes de la compassion irradient mon cœur,

Je n’ai rien à espérer, l’autosuffisance touche à sa fin.

Plongé seul dans mes angoisses,

je contemple l’abîme majestueux et irrésistible de la mort.

D’immondes oiseaux désincarnés annoncent avec effroi une nouvelle ère teintée d’amertume.

L’enfant disloqué, né de l’union illicite d’une Babylone à l’agonie et d’une semence sénile et avariée,

entame sa mue inexorable.

Le serpent qui berce son cœur crache son venin à la figure impassible d’un monde en proie à la folie de l’homme.

Sa laideur s’enfonce dans les méandres de l’oubli, partagée entre la haine et le désir…

Poème raté d’un monde raté.”

 

 

Entrance to illumination

« Entrance to Illumination » que j'ai réalisé pour le livret de Catacombs of Blood de Drowning the Light est ma représentation du cycle de la vie, un arbre mort dont les pousses ne sont autres que les cadavres de l'existence. On peut y voir un fœtus au milieu. Censé représenter la vie, il est ici, avant même de naître, emprisonné par la mort.

 

La mort en tant qu'allégorie est très présente dans mes travaux aussi je finirai mes descriptions sur cette toile réalisée à la peinture acrylique dans laquelle on y voit l'ange de la mort chevauchant son pâle partenaire.

« My Heart is as Pale as my Horse », Mon cœur est aussi pâle que mon cheval....

 

My Heart is as Pale as my Horse

 

 

29 - Peux-tu nous parler de la bannière de La Voix des Ombres qui accompagne désormais cette interview, et donc que tu as renouvelé pour de bon eheh ! Merci à toi !

 

 

La voix des ombres

 

La bannière de ce site se doit de représenter ces ombres qui éructent et gémissent. Aussi, j'ai choisi de montrer différents visages de la mort s'invoquant en un dernier souffle rageur et désespéré.

30 - Dans la scène black metal française, qui te passionne ? Et qui soutiens-tu particulièrement ? (Korpse apparemment!)

Korpse n'est pas le groupe auquel tu fais référence, il s'agissait d'un projet musical que j'avais avec un ami américain et qui n'a jamais abouti. La scène française est excellente, des grands nom y figurent :

Muttilatïon, Hell Militia, Deathspell Omega, Osculum Infame, Arkhon Infaustus, Blut Aus Nord, The Arrival of Satan, Antaeus, Aosoth, Armaggedon, Bael, Darvulia, Sektarism, Nehemah, Peste Noire, Sale Freux, Vlad Tepes, Vermeth, Belketre, S.V.E.S.T, Bekhira, Kristanacht, Belenos, Hirilorn, Manzer, Wolok, Sacrificia Mortuorum, Merrimack, Malhkebre, Temple of Baal, Svart Hat et plein d'autres encore.

31 - Tu es un grand maniaque comme j'ai pu le constater ! Tu as une sacrée collection de vinyles, etc, bref, quand un groupe te plaît, tu choppes tout ce qui passe ! Que recherches-tu là-dedans, qu'est-ce qui te plaît ? Ne te sens-tu pas esclave d'un fétichisme de consommation, ou de compulsion ?

Le matérialisme évidemment, cette volonté de vouloir tout posséder, je dirais aussi qu'il s'agit d'une sorte d'hommage à ce genre, un grand respect. Le vinyle est mon support préféré, il ne se dégage pas la même aura que pour un cd ou mp3, une relation intime se crée avec l'auditeur.

32 - Ton physique m'impressionne et me questionne. Tu cultives beaucoup ta musculature, la met en valeur, et ton look aussi. Est-ce une manière d'être « complet » ? Est-ce du fétichisme aussi ?

Men sana in corpore sano, j'enseigne le kickboxing que j'ai pratiqué pendant des années. Je m’entraîne tous les jours et ce depuis l'âge de 12 ou 13 ans, j'ai grandi avec pour influence Bruce Lee, les films de Van Damme et le cinéma de Hong Kong (qui est mon préféré d'ailleurs).

La volonté de me surpasser, de me sentir bien aussi... Il s'agit d'une passion, d'un mode de vie. Je ne bois pas ni ne fume, et je préfère m’entraîner plutôt que de me faire chier dans des clubs. Après je n'ai aucun a priori pour les gens qui boivent ou fument, que ce soit clair, je ne me permets pas de juger, il s'agit juste de ma façon de vivre, ni meilleure ni pire qu'une autre. Mon look diffère totalement de la plupart des fans de metal il est vrai, je ne porte pas de T shirt de musique, je suis plutôt fringues cintrées, que look gothique ou viking. Après chacun ses goûts évidemment.

Je pose parfois pour des photographes et me mets également en scène à travers mes vidéos, certains pourrait y voir une forme de narcissisme il est vrai mais cela rejoins ma vision de l'existence liée à l'image de soi, à sa déambulation terrestre et au sens même de la corporéité.

33 - Que fais-tu d'autre, d'un point de vue artistique ? Musique, vidéo, performance ?

Mis à part la production graphique, je crée des courts métrages qui reprennent certaines thématiques que j'aborde dans mes travaux plastiques.

Le dernier en date, que j'ai réalisé avec ma compagne et monté avec mon meilleur ami Benjamin Champenois s'intitule AsHEs → (http://www.youtube.com/watch?v=vXIVHX3lam0&feature=plcp ).

Bien entendu, il n'y a aucun budget, on réalise tout nous même, pour celui-ci, nous n'étions que deux pour être devant et derrière la caméra, j'ai aussi confectionné les différents éléments comme la poupée, croix etc. Il a été tourné aux États-Unis, et Matias de Dodkvlt a composé un titre spécifique pour celui-ci. Il s'agit d'une sorte d’allégorie du mythe de la caverne de Platon. Tous les personnages possèdent des oreilles de lapin et sont à appréhender comme des doubles, d'où à un moment donné, cette phase devant le miroir.

Il faut savoir que les lapins naissent dans des terriers, aveugles et en dehors de toute luminosité, d'où le rapprochement avec Platon.

Ici, ils accèdent à la connaissance à travers la mort. Le personnage principal est, avec ses doubles, une projection constantes de sa propre psyché (Le reflet dans le miroir, son double féminin, l'enfant, la relique messianique, la représentation de la religion).

L'auto-destruction l'amène à une autre connaissance où rien ne demeure, où il est bon de ne pas être.

34 - Que penses-tu de l'humanité ? Comment vois-tu notre présent et notre avenir ?

L'humanité est perpétuelle ambivalence, constamment balancée entre ses pensées les plus néfastes et d'autres plus optimistes. À quoi bon tenter d'obtenir des réponses quand on ne possède déjà pas les questions.

35 - Qu'as-tu écouté pendant cette interview ?

J'ai écouté pas mal de vinyles, « Catacombs of Blood » de Drowning the Light, Les démos de Osculum Infame, Necroplasma, le titre inédit « Feigd » de Nehëmah, excellent dark ambiant. The Arrival of Satan, les deux albums, du Leviathan, Kickback, « L'élu du Mal » de Bekhira, la demo du même groupe, et la densité du silence également.

36 - De 1 à 10, 10 étant le noir absolu, où situes-tu ton art ?


Parfois la lumière la plus opaque est encore plus sombre que les ténèbres. Mon cœur est noir comme l'ébène pourtant personne n'est à même de le voir ou le sentir, je suis le seul à dealer avec mes propres démons, personne ne saurait deviner mes ténèbres intérieures tout simplement car je ne laisse rien transparaître. Mes dessins et peintures ne sont que le pâle reflet de mes angoisses et de la terreur qui gisent dans mes organes. Mon corps en est leur refuge, un temple profané il y a déjà bien longtemps, rien de ce qui y est enfermé n'est humain, l'apparence n'en est qu'une piètre imitation, une constellation sans étoiles.

Je me moque de ce que les gens pensent, nous sommes un monde de dépressifs et de suicidaires, feignant l’existence à coup de fast foods et autres social entertainement. L'espoir s'est évanoui mais il nous reste la résistance.

37 - Comment te contacte-t-on ?

Par email : maximetaccardi@hotmail.fr ou alors par ma page facebook (https://www.facebook.com/pages/Maxime-Taccardi-Artworks/283623771702331?ref=hl ) ou deviant art (http://priestofterror.deviantart.com/ ).

38 - Donne-nous trois adjectifs qui résument le mieux ton travail graphique s'il-te-plaît ?

Nihiliste, triste et éphémère.

39 - Maxime, un grand merci d'être venu donner de la voix dans La Voix des Ombres ! N'hésite pas faire tourner cette interview sur le net afin de te faire connaître ! Tu seras toujours le bienvenu ici, et j'espère que nous travaillerons ensemble ! Les derniers mots sont à toi !

Merci infiniment, je suis très honoré d'avoir pu y donner de la voix. N'hésites pas à me contacter pour un projet, ce sera toujours avec grand plaisir. Je serai exposant à Los Angeles durant décembre 2012 avec d'autres artistes ayant travaillé avec des groupes de metal.

Bonne route à toi !

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M
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=313123415419033&set=a.283624845035557.67588.283623771702331&type=3&theater
M
Une vidéo montrant mes artworks avec une musique que j'ai composé avec un vieil orgue électronique ---> http://www.youtube.com/watch?v=WrhhVNO9yzg&feature=youtu.be
M
http://www.youtube.com/watch?v=WrhhVNO9yzg&feature=youtu.be
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