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LA VOIX DES OMBRES
9 mars 2012

NARTVIND - Ruinous (2010)

NARTVIND (Belgique)

Ruinous – 2010, Grievantee


Nartvind 2010 Ruinous 

 

Même si l'on apprend qu'Until Their Ruins (2002) a été composé et enregistré dans l'urgence, dans ce besoin d'exorciser la haine et toute la noirceur, il n'empêche que les ambiances ténébreuses qui en ressortent m'ont toujours électrisé. Until Their Ruins n'est pas un chef-d’œuvre incontournable, mais il est intéressant, il est accrocheur et parfois, l'on tombe dans son abîme infernale sans s'en rendre compte... C'est un bon opus de black metal garage et underground, sorti des tripes, hypnotique, qui sent bon la poussière des millénaires passés et la haine présente...

Et il a fallu attendre, patienter, se poser des questions pour qu'enfin Nartvind compose Ruinous et que le grec Evil Rising le publie, en 2010. Ruinous propose un style de black metal qui n'a rien d'original – mais qui est tout à fait savoureux. De toutes façons, Nartvind l'assume. Il est traditionaliste. C'est vrai que ses influences sont prégnantes, tant dans le style que dans les atmosphères mystiques, ou bien la production : on pense à Darkthrone, Burzum, Forest et Branikald. C'est évident. C'est parfois, sur certains passages, presque du plagiat, du copié-collé. Mais Nartvind fait cela excellemment bien, tout en l'assumant, le revendiquant. D'ailleurs, avant même que l'on se mette en contact pour l'interview, j'avais hésité à mettre Ruinous dans l'anthologie du black metal. Ruinous n'y est pas car Branikald et Forest sont déjà dans le bouquin.

L'opus est vraiment bon. Nartvind a parfaitement travaillé ses ambiances, ses plans, pour que Ruinous soit vraiment un excellent disque. On plonge dans un bain de sang millénaire, dépressif, hypnotique, poussiéreux là encore. Les vocaux sont ceux d'un corbeau, ou d'un macchabée. Cela manque peut-être d'agressivité, ou de haine. Mais peut-être pas : car ce n'est pas ce que cherche ici Nartvind. Nartvind nous emmène encore plus loin qu'avec son premier opus dans les abîmes et les tourments noirâtres de l'humain. On touche le fond. La dépression. Le néant et l'absurde... Tout le tragique de l'existence, et son corollaire de souffrances.

Le manque de personnalité, même si c'est là un superbe hommage, a retiré à Nartvind la possibilité de créer un précédent, une référence d'un style propre. Toutefois, Nartvind a pour lui de très bien connaître ce qu'il joue, et ses références. Il sait ce qu'il fait et le fait très bien. En vérité, pour qui goûte et apprécie le black metal ancien ou passéiste, il n'y a rien à reprocher à Ruinous.

Bravo Nartvind, et vivement le suivant !

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