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LA VOIX DES OMBRES
21 février 2009

MANY MOONS AGO - Of Mourning and Standing Stones

MMA___Of_Mourning_cover


C'est peut-être cette redécouverte d'une spiritualité trop bien enfouie, refoulée en moi qui me fait aujourd'hui apprécier un peu mieux de tels disques. Car depuis longtemps, je suis plutôt du côté des gars que cela fait sourire, toutes ces néo-paganeries, avec moults trompettes, flutes, tambourins et choeurs en fleurs mais guerriers... Bref, tous ces groupes que l'on retrouve dans les Pagan Fest. Ce n'est pas très sérieux, car je crois que le passéisme n'est guère bon pour l'esprit. Enfin, c'est un autre débat. A tous ceux-là, je préfère un BELENOS ou un VALUATIR. Ou encore un MANY MOONS AGO, désormais.

MANY MOONS AGO est dirigé par un seul homme, un Lorrain au coeur vaillant, Luggh, qui joue ici de tous les instruments. Une première démo-album du nom de Of Mourning and Standing Stones a ainsi vu le jour en 2006. Il faut d'emblée que je vous dise, c'est que si MANY MOONS AGO me plait autant, c'est que sa base est franchement Black Metal. Luggh n'entre dans l'univers païen qu'au travers de ses mélodies et des poussées de guitares sèches, rien d'autre. C'est son inspiration, cette imagerie folklorique qu'il instille à son Black Metal, qui colore si magnifiquement son metal extrême et le singularise. L'insertion également de bon nombre de plans Heavy presque progressifs magnifie l'ensemble et ajoute une valeur qualitative carrément indiscutable à Of Mourning and Standing Stones, qui dans certains passages, me rappelle l'excellent WINDIR. Je dirais même cela autrement, et cela imprimez-le bien : Luggh est un PUTAIN de guitariste. Dans son style, dans sa finesse, dans sa maîtrise, dans son inspiration, je dis : chapeau bas l'ami, car en France, dans ce genre extrême qu'est le Black Metal, y'en a pas des masses et ce mec a de l'or dans les doigts. Il n'a pas à rougir de ce que l'on entend au niveau international...

Vous aurez à vous mettre dans les esgourdes seulement trois titres, mais quels titres ! Un premier, In Remembrance, ouvre le bal nocturne en proposant quelque mélodie à la guitare sèche, dans un esprit proprement médiéval... Mon esprit voyage déjà, imagine les chateaux visités cet été, alors que le crépuscule couvre le monde et qu'à l'intérieur, les torches brûlent... La nostalgie étreint rapidement le coeur... De noirs sentiments et une haine singulière s'élèvent : Shadows Dance Across the Past, qui porte si bien son nom, prend donc la suite pour une durée de treize minutes et des poussières d'étoiles. A son écoute, on pensera également un petit peu à Dark Medieval Times de SATYRICON et l'on découvrira comme le metal énergique, mais noirâtre de MANY MOONS AGO est de haute qualité et surtout, très très riche... La boite à rythme s'incorpore en fin de compte fort bien et la voix haineuse de Luggh fait rapidement son affaire : c'est du tout bon. La construction du titre est très bien foutue – à qui vous attendiez-vous d'autre ? On ne s'ennuie pas, ce n'est pas répétitif et c'est aéré. Evidemment, la production est plus que correcte. Là aussi, comme dans la suivante – Flowers of Immortality – l'esprit voyage facilement et décolle de la Terre pour des contrées plus vertes ailleurs, me faisant regretter de vivre en 2009... Des contrées plus vivantes et moins nécrosées comme celles dans lesquelles nous vivons. Arf, je crois que je pourrais continuer ainsi pendant des pages, mais sachez seulement ceci : l'Esprit est là. Il n'est nullement déguisé, ce n'est pas de la branlette pour faire jolie. Luggh réussit un coup de poker et gagne la manche – et je lui lève bien haut ma bière ! Le reste appartient à vos cervelles et à ce qui bat dans vos poitrines chers lecteurs – et le reste appartient peut-être, aussi, à ces Dieux oubliés...

Loin et proche d'un AORLHAC par exemple, loin de plagier ses aînés même, MANY MOONS AGO pose avec Of Mourning and Standing Stones quelque chose d'assez fameux, une démo que tout amateur de Black/Heavy folkisant se DOIT de se procurer auprès de Maître Luggh. Personnellement, c'est une excellente découverte et je crois sincèrement que l'on tient là, sans trop le comprendre, un prétendant ultime au trône de fer... Dans ce monde de merde, cette poésie non travestie par des masses d'instruments qui n'ont rien à foutre dans le metal extrême fait du bien après une semaine à bosser comme un acharné... Voici un voyage qui ne vous coutera pas cher. Merci Luggh du fond du coeur et gloire à toi, même si tu réveille des choses qui me ferait passer au peloton des légions d'humains...

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