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LA VOIX DES OMBRES
9 janvier 2009

QUINTESSENCE - Le fléau de ton existence

QUINTESSENCE_cover


Pas sorti officiellement – QUINTESSENCE cherche un label sérieux ! - le premier full-lenght de l'ancien OCCULTA, ''Le fléau de ton existence'', bute sacrément bien et se trouve être, au fil des écoutes multipliées, un très bon disque de Black Metal. Je ne pensais pas cela lors des deux premières fois. En effet, QUINTESSENCE conçoit ici un album de Black Brutal et quelque peu mélodique (mais pas trop, j'y reviendrais) dans une tradition... somme toute germano-scandinave. Je pensais au début que QUINTESSENCE n'inventait pas la poudre – certes, c'est encore vrai – mais surtout, qu'il débarquait, son fléau sous le bras, avec un disque de Black franco-français, les Gaulois que nous sommes ayant une facheuse tendance à apprécier moults gaies mélodies qu'affectionnent les branleurs de manches, sortes de mélodieusités qui n'ont pas vraiment lieu d'être dans le Black Metal...

Ainsi ''Le fléau de ton existence'' aurait tendance à se démarquer des productions françaises du genre, QUINTESSENCE ne fabriquant pas ici un LP d'inspiration française – ça c'est une bonne nouvelle ! C'est mon postulat et je peux me tromper. Pour moi QUINTESSENCE, avec ses  mélodies et accords sombres qui le caractérisent et forment son âme profonde, se situe plutôt dans la tradition ténébreuse et conquérante qu'ont développé au fil des années les combos venus des pays froids du Nord. On y retrouve ces titres denses joués rapidement, avec quelques accents Death par-ci par-là, et ces accès mélodieux de temps en temps accompagnant des gimmicks noirâtres... Niveau batterie, le marteau-piqueur Vincent Roubière – qui fait bien son travail, mais qui inspire peu de personnalité au travers de ses blast-beats – donne la vitesse et la tension nécessaire aux besoins de conquête de QUINTESSENCE – qui fait usage d'une production puissante, organique et pas trop claire pour ce long format. La seule certitude que l'on peut avoir quand au fait que ''Le fléau de ton existence'' (outre son titre) soit un disque français, sont les textes déclamés par Démence, le démon au micro. Même si le sieur y met de ses tripes et sa conviction, je pense que les paroles auraient carrément bénéficié de plus de rage et de folie dignes d'une tempête, jusqu'à les rendre incompréhensibles – ce qui aurait obligé l'auditeur à lire les paroles. Nous voici donc avec ''Le fléau de ton existence'' face à un disque qui pourrait se frotter à quelque ENDSTILLE ou DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT.

Je reviens sur les guitares à six et quatre cordes, car elles font un boulot véritablement formidable, structurant avec fierté et puissance ce condensé de Black charbonneux. Le trio forme une belle osmose et chacun complète l'autre. Les pistes, si elles sont quelque peu rythmiquement répétitives ne le sont pas dans le fond et ça on le doit à l'orchestre à cordes, qui déploie des atmosphères diaboliques, un peu mélancoliques et « pluvieuses », et impulsent une ambiance guerrière et infernale à l'ensemble, faisant de QUINTESSENCE une charge de cavaliers lancée au crépuscule (rappelez-vous le début du film Conan...). Seule la title-track, fermant sans paroles ''Le fléau de ton existence'', donne du répit aux esgourdes massacrées à l'écoute de ces trois-quarts d'heure de ce Black Metal sans concessions. Le reproche le plus rude que je formulerais pour ce ''Fléau de ton existence'' est donc que  le batteur est tout le temps dans le rouge, n'aère pas beaucoup son jeu et passe devant tout le monde, ce qui est assez dingue quand on pense que QUINTESSENCE est passé par deux studios et qu'on a laissé ça comme ça. Le bûcheron aurait du être quelque peu mis en retrait pour laisser la place aux guitares : plus les écoutes défilent, plus je trouve leur niveau vraiment bon, permettant à QUINTESSENCE de rivaliser sans rougir avec les meilleurs du genre et de faire de ce Fléau un très bon premier L.P...

''Le fléau de ton existence'' est un disque de Black Metal classique mais plus épais qu'il n'y paraît et il faudra aux oreilles des auditeurs leur passer plusieurs fois l'album afin qu'elles en saisissent les subtilités qu'il contient. Un peu comme un verre de vin qu'il faut laisser reposer avant de le boire. Par contre, l'omniprésence étouffante de la batterie-mitraillette et la voix parfois saoulante pourra en rebuter certains. ''Le fléau de ton existence'' demeure néanmoins un très bon disque qui s'écoute sans se lasser – j'espère qu'il trouvera un label pour le sortir !

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