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LA VOIX DES OMBRES
14 décembre 2008

THE WANDERER - Worshipper of Death E.P.

the_wanderer_cover

En ces temps sombres où je me demande si l'apocalypse selon les Mayas ne va pas bel et bien avoir lieu en 2012, le Black Metal semble être vraiment le metal extrême le plus approprié, reflétant le mieux son époque. Nous vivons dans la folie, l'obscurantisme, la vitesse, la décadence, la perversité déguisée... Le dossier du procès à intenter à l'Humanité et nos singes de « dirigeants » est trop épais pour être détaillé ici, mais il y a de quoi haïr tout ce beau monde et désirer sa disparition le plus vite possible – bienheureusement, « Elle » s'en acquitte fort bien car nous courrons vraisemblablement à la catastrophe. Désormais arrêtons de pleurer, relisons Caraco et Khayyam, et acceptons notre sort : nous mourrons avec cette Terre que l'on assassine. C'est con, extrêmement con, mais nous l'avons voulu comme ça.

Bref, si j'écoute du Black Metal, c'est aussi parce que je tangue : je balance entre le désespoir, entre l'affreuse lucidité, entre le constat de l'absurdité de notre existence, entre la haine de mon prochain et également, l'espoir que tout ceci n'est qu'un cauchemar. Le Black Metal, c'est l'expurgation de sentiments extrêmes car le vase déborde telle la bouche d'égoût dégorgeant les pluies. Tout cette violence et ces sentiments extrêmes ont bien une cause extérieure à la musique, non ? ''Worshiper of Death'', s'il n'est pas le disque de 2008, possède néanmoins des atouts qu'il est agréable d'entendre de temps en temps.

Froid comme la Lorraine où son auteur habite, deshumanisé, sonnant « fin de siècle » et quelque peu industriel, ''Worshiper of Death'' de THE WANDERER est un E.P qui mérite une attention toute particulière, car il opère un virage mêlant habilement – est-ce voulu ou pas ? - le glacial de l'horreur et celui de l'industriel. ''Worshiper of Death'' me fait l'effet d'un ''Silent Hill'' black metallique. Certes, l'E.P, première oeuvre de THE WANDERER, est seulement un premier coup d'essai et possède ses défauts, mais l'ambiance est proprement délicieuse, au fur et à mesure que les écoutes se multiplient. La « faute » à la production : assez aplanie, il n'y a que cette guitare mélodique qui surnage et je pense que ses accès lyriques grinçants nuisent au Black Metal de THE WANDERER (mais ça, c'est un truc que les Français adorent de toute façon). L'effacement de cette guitare aurait rendu le tout plus compact et encore plus sombre.

La faute également aux cymbales très indus de la boîte à rythme, qui donnent un charme certain à la galette, mais estampillent immanquablement THE WANDERER de l'étiquette Indus Black Metal – car ce son-là est typique du genre. La faute encore à cette intro, et aux deux dernières tracks, qui, si elles ne dépareillent pas, participent à la « marque » du one-man-band. Je crois que ces problèmes de cymbales (encore que) et de guitare lyrique trop franco-française mille fois entendue (ça c'est certain : pour moi, elle gâche tout, notamment dans un titre comme ''My Dark Secret is Black'' où au contraire l'orgue s'impose naturellement).

Cette production industrielle est néanmoins à double tranchant : personnellement, je l'apprécie.   Elle diffuse un froid pareil à un couteau qu'on pose sur la peau sans prévenir. Pour ce qui est des structures, celles-ci sont classiques mais efficaces, et les riffs font tous appels à la tradition scandinave des débuts du Black Metal : si ce n'était ce fameux « son », THE WANDERER propose un Black Metal correct et traditionnel, distillant quelques pistes aux atmosphères trippantes : ''Nocturnal Bloodthisrt'', ''Of Broken Corpses'' et ''Under the Napalm Rain'' sont ainsi les meilleures pistes de l'E.P, sans compter que les pièces instrumentales sont bien fichues (je trouve quand même la dernière inutile). Et l'orgue dont je parlais tout à l'heure fait son petit effet : j'espère bien qu'on le réentendra à l'avenir.

En somme, THE WANDERER fabrique ici un honnête disque de Black Metal dans une tradition à la croisée de vieux Norvégiens et des Français des années 2000. De l'Indus/Noise Black Metal qui se révèle intéressant mais qui ne révolutionne rien. A suivre !

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