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LA VOIX DES OMBRES
29 novembre 2008

NEMESIS THRONE - Garden of Hate

nemesis_throne_cover

NEMESIS THRONE, je n'en aurais jamais entendu parler si Luc Mertz de ZARACH BAAL TARAGH ne m'en avait pas causé. Ainsi, le compatriote NEMESIS THRONE impressionnerait le maître lorrain – allons jeter une oreille sur cette formation pour le moins underground, au nom énigmatique...  Eh bien, NEMESIS THRONE ? Du Raw Black Metal, minimaliste, avec des touches électroniques discrêtes, un Black Metal chaotique et fou et que j'ai trouvé un peu dépressif. NEMESIS THRONE pourrait plaire de plus, outre aux déprimés, aux amateurs d'ambiances pas très catholiques, un peu barrées et poisseuses, commes les Légions Noires (paix à leurs âmes) surent si bien les répandre. Le malaise, le chaos et la folie, voilà les trois forces motrices régissant ce ''Garden of Hate'' – un Eden pas vraiment paradisiaque, mais plutôt une possession, une prise d'assaut du Paradis par l'âme solitaire et austrasienne d'Altryokos.

Empli de haine, Altryokos ne dépeint pas pas pour autant un univers de pure violence – sauf sur la fin du troisième titre. NEMESIS THRONE, dans ce ''Garden of Hate'', tient plutôt un rythme modéré comme un MÜTIILATION déliquescent. NEMESIS THRONE règne sur un empire décadent et en ruines... ''Garden of Hate'' est un trop-plein d'émotions de la part de son auteur. Sans lui donner de forme bien définie, Altryokos s'autorise toutes les expériences et ne s'impose aucune limite formelle donc pour exprimer la haine et les frustrations qu'il accumule chaque jour se faisant. ''Garden of Hate'' est un condensé de mal-être : NEMESIS THRONE est la maladie d'Altryokos. On tombe doucement dans un gouffre sans fond – à l'image de la première piste.

J'avertis les lecteurs que je m'y suis pris à plusieurs fois avant de chier cette chronique et qu'à l'heure où vous lisez ces lignes, je ne suis pas sûr d'avoir su retranscrire idéalement ce que j'ai entendu dans cette galette... Il m'est difficile de saisir le musical de ce disque, tant il semble fait de bouts de ficelles et de cartons. La production low-fi et le mastering bizarroïde, le minimalisme technique, les couches de sons étranges et chaotiques – tout ce chaudron qui bouillonne de malsain et d'un mal-être évidents n'est pas facile à cerner et je me vois contraint de détailler comme je peux les trois pistes que compte ''Garden of Hate'' afin de vous donner une vision plus précise de ce qu'est en définitive NEMESIS THRONE...

''The Revenge'' est une piste menaçante, très simple mais absolument fascinante : un riff de basse dans le fond, un autre de guitare semant quelques notes macabres, un frottement d'élytres (???) vibrant avec une autre ligne de guitare réverbérée, derrière et du plus bel effet et enfin la voix décharnée d'Altryokos incantant par-dessus tout : voilà comment la procession débute... Puis le rythme insuffle une vie funèbre à l'ensemble et ''The Revenge'', la menaçante, se meut telle une armée de mouches pour vous dévorer... Petit à petit, le chaos s'installe et le tourbillon de folie emmène l'esprit dans un autre univers. Cette piste fout les jetons et vous retourne l'estomac comme pour rire. Ca n'a rien de très original, mais l'ambiance est là et en fait, j'ai vraiment l'impression d'écouter une des multiples oeuvres de la nébuleuse Légions Noires. Un excellent titre pour débuter donc !

''I Watched Your World Dying'' est faite de notes éparses et dissonnantes en son début, sur lesquelles se greffent divers sons plus ou moins horrifiques... Et alors que l'on se croyait à jamais perdu, ''I Watched...'' prend de nouveau un mid-tempo incantatoire où la voix haineuse et rapeuse d'Altryokos écorche les oreilles et où ses riffs débitent à plein régime toute leur rage primaire. Quelques pincements de cordes sèches répétés en boucle participent de la folie du titre et du chaos incroyable régnant dans cette piste suffocante... Ca pourrait être une bande-son pour l'Enfer et en fait, NEMESIS THRONE aime à ce que l'esprit ne puisse se raccrocher à rien, ne rien maîtriser : ainsi l'esprit de l'auditeur est forcé de se laisser « bercer » par son Black Metal, ou de refuser de pénétrer dans cet univers si personnel... Impressionnant quand on y pense. Les esthètes n'apprécieront pas – les assoiffés d'ambiances nécrotiques en redemanderont !

Logiquement, ou pour boucler la boucle, ''Garden of Hate'' clôt de ses vingt minutes blasphématoires ce disque d'une manière qui a déjà fait ses preuves : par la répétition qui force à l'hypnotisme, avec ce fichu son grinçant sous-jacent qui donne une aura païenne à la chose... ''Garden of Hate'' passe ensuite par différents états : un moment plus calme et ambiant, il repart ensuite à la guerre, mêlant Black Metal et Noise dans un dernier tiers apocalyptique... NEMESIS THRONE laisse en fait l'auditeur comme sonné, avant de disparaître comme il était venu.

''Garden of Hate'' est une éjaculation si propre à son auteur qu'il faudra de la persévérance et une bouteille de bon alcool à l'auditeur pour entrer dans cet univers si singulier... NEMESIS THRONE, c'est une gangrène et il vous faudra accepter de pourrir un peu pour en humer le moisi... ''Garden of Hate'' n'est pas pour toutes les oreilles et il faudra à celles-ci une bonne armure pour affronter toute la haine d'Altryokos.

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